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12 RECHERCHES SUR MOLIÈRE.
de Molière. Jean Poquelin était sans doute établi depuis peu de temps, puisque ses bénéfices ne se montent encore qu'à deux cents livres; son fonds de commerce est estimé deux mille livres, et ces deux sommes réunies sont égales à celle apportée en dot par Marie Cressé. Les parents des mariés sont presque tous des commerçants; on remarque parmi ceux de Jean Poquelin la veuve de Jean Mazuel, violon ordinaire du Roi, dont le fils avait le méme emploi; et parmi ceux de Marie Cressé, son aïeule maternelle, Denise Lesca-cheux, qui, Tannée suivante, devait être la marraine de Molière. Dans cet acte, le nom de la future est écrit Marie de Cressé, mais elle signe : Marie Cressé, et c'est ainsi qu'elle est désignée partout ailleurs; le beau-père de Jean Poquelin signe au contraire Louis de Cressé et conserve la particule dans tous les documents où il figure.
On doit également à Beffara Ia découverte de la maison qu'habitait à cette époque Jean Poquelin; elle était connue sous le nom de Maison des Cinges, à cause d'une très-ancienne sculpture qui la décorait, et elle se trouvait à l'angle des rues Saint-Honoré et des Vieilles-Étuves1. C'est dans cette maison que naquit le premier enfant de Jean Poquelin et de Marie Cressé, baptisé à Saint-Eustache, le 15 janvier 1622, sous le nom de Jean *; on a voulu contester que cet enfant fût Molière, mais l'inventaire fait en 1633 après la mort de Marie Cressé8, ne laisse plus aucun doute à cet égard. Il constate que des six enfants auxquels elle avait donné le jour et dont Beffara a retrouvé les actes de baptéme4, quatre seulement lui avaient survécu : « Jean, âgé de onze ans
1. Histoire de Molière par M.Taschereau, 3* édition, page 206. Cette maison entièrement reconstruite, porte le n° 96 sur la rue Saint-Honoré et le n° 2 sur la rue des Vieilles-Étuves.
2. Dissertation sur Molière, page 6.-3. Document n° II.
4. Beffara, dans la Généalogie de Molière placée en tête de l'édition donnée par M. Auger, indique huit enfants comme nés de Jeau Poquelin et de Marie Cressé, mais il y en a deux : Jean, époux d'Anne de Faverolles, et Robert, docteur en théologie, dont il n'a pu trouver les actes de baptême et qui appartiennent évidemment à une autre branche de la famille Poquelin.
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